Les poèmes


Les corbeaux
Posés sur la glace, deux corbeaux sont réunis
Le mâle baisse la tête; ce n’est pas qu’il est soumis
Avec son bec, la femelle caresse les plumes de son cou
De celui qui sera pour la vie son époux


Ange chérubin
Un certain soir, je vis une grande tristesse
Mon âme nageant dans mes larmes et ma faiblesse
Puis, j’entends le son d’une flûte qui remplit la pièce
Serait-ce un chérubin qui jouait avec autant de finesse?


Flocon de neige
Dans un nuage là-haut, un petit flocon
Plusieurs étapes franchies, il achève sa transformation
Puis sort du nuage un magnifique flocon de neige
L’étoile se dépose sur mon gant; un sourire n’ai-je?


Le sourire d’un enfant
Près de moi, une jeune fille s’assoit
Elle me regarde longuement pour que je la vois
Finalement, me tourne la tête pour la regarder
Et lui retourner son sourire divin, sans se parler


Âme de poète
Enfant solitaire, incapable de dire les mots
Souffre en silence, les émotions à fleur de peau
Personne ne l’écoute, personne ne prend le temps
Crayon et papier, voilà où se réfugie l’enfant


La goutte d’eau
En suivant la nervure d’une feuille
Je découvre une goutte d’eau au seuil
Dedans, on y voit tout le paysage
Ainsi qu’une étoile au centre qui nage


Photo de Suzanne Larouche


Le colibri
Joyau du royaume des oiseaux
Le colibri est vraiment beau
Couvert d’émeraudes et de rubis
Ce roi des fleurs nous béatifie


Trouver la paix
La paix de l’âme ne se trouve pas dans le passé
Vous ne la trouverez pas non plus dans le futur
Elle est déjà en vous à cet instant, je vous assure
Découvrez-la dans le silence, entre vos pensées


La prière
Peu importe la façon de prier
L’important est de s’exprimer
L’univers écoute toujours avec amour
Faites-lui confiance, il viendra à votre secours


Sens à la vie
Trouver un sens ultime à la vie est le but
Pour le comprendre, il faut répondre « je suis »
Oubliez les « je suis qui? » et « je fais quoi? »
En cheminant vers la paix du cœur, tu sauras


Les grives
Il fait un noir d’encre, c’est la nuit
J’entends au loin les grives qui crient
Les grives migrent haut dans le ciel
Dans mon cœur, j'aimerais être avec elles


La toile d’araignée
Lorsque je marche, je maudis les fils d’araignées
Qui se collent à mon visage, ceux-ci entremêlés
Croyant être prise au piège, je lance un cri
Bras dans les airs, je me déprends et m’enfuis


Photo de Suzanne Larouche


Fin de l’hiver
C’est la fin de la période hivernale
Lorsqu’un redoux donne le signal
Qu’il fait bon d’être dehors, allez, sortons
Prendre un moment, se dorer sous les rayons


Refroidissement éolien
Lorsque le vent du nord sévit
Glacial, il crispe le visage
Les joues gèlent, le nez blanchit
On est loin du soleil et de la plage


Ciel sans étoiles
Ce soir, il n’y a pas d’étoiles dans le ciel
C’est un peu triste et le silence veille
On dit que c’est le calme avant la tempête
Pourquoi ai-je cette mélancolie plein la tête?


Irrémédiable (Ire-aime-mes-diables)
Il est trop tard, c’est foutu, j’ai erré
Les mots sont dits, maudit
On ne peut plus les récupérer
Le diable, lui, s'en est épris


Le toucher
Un seul toucher peut sauver une vie
Car cette tendresse apaise et réjouit
Ce geste est une forme de gentillesse
Lorsque fait avec amour et délicatesse


Photo de Suzanne Larouche


Les rides
Avec l’âge, voilà que des rides se tracent
Se creusent, s’allongent et nous tracassent
Soudain le visage est parsemé de sentiers
Dévoilant la carte d'une vie mouvementée


Pardonner
Pardonner, c’est difficile et lourd
Surtout lorsqu’on souffre toujours
Le moment viendra de lui-même
Lorsque l’âme te dira « aime »


Assis sur le divan
Un breuvage à la main/ assis sur le divan/ dans le salon/ dans la maison/ dans la rue/ dans le quartier/ dans la ville/ dans la province/ dans le pays/ sur le continent/ sur la Terre/ dans le système solaire/ dans la galaxie/ dans le cosmos/ dans l’univers. La conscience voyage à l’infini.


Atteindre son but
Désirer, rêver et attendre des mois
Dans l’attente d’une aventure grandiose
Pour réaliser des projets, des choix s’imposent
Soit de souffrir inutilement ou d'agir avec joie


Le coussin rouge
Sur un coussin rouge vermeil
Dessus, je dépose ma tête alourdie
Comme c'est bon et chaleureux, je me dis
Me laisser aller dans un profond sommeil


Les saisons
Hiver : Ivre vert; il n’y a rien à faire
Printemps : Prince du temps; l’espoir renaît
Été : Et tu es; nous sommes nous-mêmes, tout léger
Automne : Eau à la tonne; retour à la dépression saisonnière


Photo de Suzanne Larouche


L’estomac
Lorsqu’il a faim, l’estomac gargouille
Trop de soucis, ça nous fait « ouille! »
Repu, apaisé, il nous force à la sieste
Lorsque trop mangé dans notre assiette


Le restaurant
Quel délice, quel plaisir d’aller au restaurant
C’est une fête pour savourer de doux instants
Partager de bons moments avec des gens
L’amitié et l’amour, dégustons-en abondamment


Le téléphone
Quelle joie si le téléphone résonne
Espérant que c’est un ami qui sonne
Exister pour l'autre et se sentir apprécié
Est un baume pour un cœur brisé


Cormier-Corneille
Dans mon jeune âge, on me taquinait ainsi
Cormier-Corneille! criaient souvent mes amis
Suis-je un sorbier ou un oiseau?
Les deux! Je fais de la botanique et de l’ornitho!


Le sexisme
Le sexisme, la femme en est souvent victime
Qui parfois, mène aux portes du crime
Le sexisme fait des dégâts et détruit l’âme
Sachons que ce geste est un acte infâme


Fleur de pommier
Gonflé, le bouton floral dort à poings fermés
Soudain, un matin, il montre un doigt ou deux
Sous peu, il ouvrira tous ses doigts duveteux
Sur notre visage, un sourire, la fleur aura semé


Photo de Suzanne Larouche


Larmes
Pleurer sa peine soulage les remous
Laissez les larmes rouler sur les joues
Elles portent des étincelles de lumière
Allégé, l’esprit tranquillement se libère


Ronflements
Vous savez de quoi je parle, n’est-ce pas?
Ce bruit qui nous donne le goût de régler son cas
Le ronflement du partenaire nous rend fou furieux
Surtout quand l’insomnie nous rend plus miséreux


Le droit d’être
Chers amis, donnons-nous le droit d’exister
Même si les autres devant nous sont mystifiés
Assumons nos différences avec fierté
Il est normal que la race humaine vive son unicité


Le café
Au matin, quel bonheur de boire une tasse de café
Entre ses mains, on la savoure comme un assoiffé
L’arôme et ses effluves déjà nous ont conquis
Le goût velouté ou corsé, tout est exquis


Parents-enfants
Il y a des parents qui demeurent de grands enfants
Alors que certains enfants ont la sagesse de parents
La question est qui apprend de qui?
Soyons donc des êtres conscients et avertis


Un amour compliqué?
Aimer, c’est parfois compliqué
On peut en jouir ou en souffrir
Plus ou moins aussi on peut aimer
Mais ne pas être aimé on peut en mourir


Photo de Suzanne Larouche


Qui est-ce?
Qui est le traître qui sévit dans notre être?
Qui nous fait autant nous casser la tête?
Qui est donc ce personnage hideux?
C’est l’ego en nous, aux rouages silencieux


La bête apprivoisée
L’ego, ce désinvolte, s’immisce en nous
Il aime contrôler et rend insatisfait notre vie
Mais dès qu’on l’aperçoit, il se dissout
La paix s’installe, notre cœur se réjouit


Vivre ou mourir
La vie est-elle votre amie?
Si oui, elle vous enrichit
La vie est-elle votre ennemi?
Si oui, vous risquez la maladie


Au bout du sablier
Mon père n’a que très peu de temps à vivre
Âgé, fatigué, malade, il ne peut survivre
Comment accepter l’inévitable qui s’en vient
Essayer de tout remettre à Dieu, dans ses mains


Arrêter le temps
Prendre son temps
Pour le plaisir
Simplement
Ressentir


Photo de Suzanne Larouche


Le passeur
Au bord de la route vole un papillon excité
Le diable aux ailes, il frétille avec tout son coeur
Alors que j’admire son courage et sa ténacité
Une voiture le happe et le papillon meurt


S.O.S.
Nous n’avons plus le temps de nous détester
Car la terre en détresse se meurt à petit feu
Rendus au dernier soupir de notre planète bleutée
Elle sera une épave dans l’univers, en d’autres lieux


Les écrivains
Les écrivains sont des gens aux yeux cernés
Dans leurs cavernes, sont longuement enfermés
Le monde imaginaire leur appartient
Des phrases et des mots plein la main


Le premier merle
Avril, la neige fond, la terre encore humide
Puis un matin, le merle apparaît, un peu timide
Notre visage arbore un sourire, le coeur se réjouit
Voilà enfin le printemps qui reprend vie


Photo de Suzanne Larouche


Solitude extrême
Personne à qui parler
Personne à qui partager
Personne à visiter
Personne à aimer


Devenir un être spirituel
Question : Comment devenir un être spirituel?
Mais voyons! Nous le sommes déjà comme tel!
L’expérience humaine nous fait oublier de plus belle
Nous sommes faits de lumière et notre essence, éternelle


Que faire?
Est-il mieux d’être ou de faire?
Être, est authentique et vérité
Faire, est éphémère et secondaire
Être, c’est le chemin de la sérénité


Voir avec le cœur
Vous observez attentivement une fleur
Vous la trouvez belle avec ses couleurs
Vous vous demandez peut-être son nom
Mais il est mieux de ne pas poser la question


Photo de Suzanne Larouche


Vous avez un message
Regardez tout autour de vous
Les signes sont en train de vous parler
L’univers tente de vous communiquer
Il suffit d’être attentif, c’est tout


La musique
Écouter de la musique peut nous toucher le cœur
En quelques secondes elle peut solliciter des pleurs
La musique est une nourriture universelle
Que l’âme s’approprie en vibrant avec elle


Le doute
Parfois, j’ai l’impression de perdre carrément mon temps
De ne pas être utile, ni faire les choses correctement
Souvent je me pose la question : suis-je dans ma voie?
N’y a-t-il que le temps et l’expérience pour répondre à cela?


Réponse au doute
Tu me dis que tu as l’impression que dans ton âme tu meurs?
Réfléchis. Qu’est-ce qui t’apportera la paix dans ton cœur?
Le Seigneur a dit : « Cherche la paix et poursuis la. »
C’est cela qui nous mènera à notre véritable voie


L’Aigle royal
L’aigle sillonne gracieusement le ciel
Son plus proche ami est le soleil
Il est fier, noble et solitaire
La haute altitude est son sanctuaire


Bzz bzz
Velu, jaune et noir, arrive un insecte au vol bruyant
C'est un bourdon qui vient butiner une fleur
Il est si gros qu’il défie l’apesanteur
Avec ses petites ailes aux reflets chatoyants


Photo Suzanne Larouche


Chialer
Chialer, c’est bon pour la santé
Ça nous permet de nous exprimer
Sortir la colère est bénéfique
Au lieu de tout encaisser, stoïque


Parents et vieillesse
C’est difficile de voir ses parents vieillir
Nous les croyons éternels, à vrai dire
Leurs corps subissent l’usure du temps
Espérant tout leur pardonner, la mort venant


La sagesse
Suite à nos erreurs, elle vient
Suite à nos expériences de vie, elle vient
Suite à nos souffrances, elle vient
Présente en nous, elle est seulement enfouie


La souffrance (1)
Elle ronge
Elle fait mal
Elle sape la joie
Diagnostic : cancer de l’âme


La souffrance (2)
Elle est nécessaire
Elle amorce le changement
Elle fait évoluer
Elle chemine vers la lumière
Pour guérir : l'écouter


L’araignée
Habillée de tous ses poils noirs
L’araignée sème autour le désespoir
Comment fait-elle pour avoir autant de pouvoir
Dans notre imaginaire, la peur ancestrale en mémoire


Photo de Suzanne Larouche


L’art
L’art est une nourriture de l’âme
Il soulage tout ce qui est infâme
L’art apporte la paix et la joie
Où la beauté en ressort à chaque fois


La ménopause
Fin quarantaine, voilà la ménopause
Les femmes souvent deviennent moroses
Les crises de pleurs et de colère l’envahissent
C'est une étape pour la femme, remplie de sévices


La télécommande
Qui contrôle la télécommande?
Est-ce vous? Non? Ah, bon!
C’est votre mari? Je vois
Dernière relique de virilité pour lui, je crois


Le sourire
Le sourire est gratuit
C’est un geste gentil
Il réchauffe et attendrit
Sourire peut sauver une vie


Écouter
Écouter est synonyme de générosité
C’est offrir de l’espace pour l’amitié
Laissons à l’autre le temps de s’exprimer
Dans son coeur l’amour pourra s’imprimer


La coccinelle
Toute ronde, portant une coquille rouge
Toujours pressée, rapidement elle bouge
Munie de petits points noirs sur son dos
C’est l’insecte le plus mignon et le plus beau


Photo de Suzanne Larouche


La plage
Marcher sur le sable doré
L’esprit se sent libéré
Sur la plage on se sent relaxer
Notre peau réchauffée et caressée


Les livres
Les livres nous passionnent peu importe l’âge
Avec hâte, nos doigts en tournent les pages
Nous dévorons les mots et les phrases
Puis, tout s’évanouit, le sommeil faisant rage


La bienséance
Pourrait-on revenir à l’élégance et à la bienséance?
Il me semble que l’être humain aurait plus de décence
Les bonnes manières, la politesse et la gentillesse
Transformeraient le monde rapidement dans l’allégresse


Patience
Comment être patient lorsqu'on ne l’est pas?
Facile. Vivez l’impatience jusqu’au bout
Lorsqu’elle devient inutile, elle se dissout
Puis la patience apparaît aussitôt devant soi


Recevoir une carte
Aller à son courrier est un geste banal
Mais lorsqu’une carte gît dans sa boîte à malle
Où une chère amie nous dit des mots gentils
Son amour anime notre cœur réjoui


Ressac de la mer
Arrivant du large, les vagues cassent à mes pieds
Je suis subjuguée par cette force de marée
La mer envoie des ondes comme une respiration
Me transportant avec elle dans une autre dimension


Photo de Suzanne Larouche


Les maladies
Les maladies sont à vrai dire des mal-a-dit
Des souffrances profondes qui rongent l’esprit
Il faut beaucoup de compassion envers soi
Pour guérir et retrouver son vrai soi


L’intuition
« Mon petit doigt me dit… »
Il faut toujours suivre cette piste amie
Elle est là pour guider plus rapidement
Car les solutions arrivent instantanément


Le sceptique
Le sceptique est un être logique
Qui ne croit en rien le côté magique
Il lui faut voir pour tout croire
La science est son seul espoir


Corde à linge
Quel bonheur de faire une cordée!
Soigneusement, le linge est épinglé
La poulie grince à chaque poussée
Et le vent, parfait! Tout va sécher


Le miroir
L’étain est-il un ami ou un ennemi?
Se regardant, voilà le début de nos ennuis
Rides, bourrelets, boutons et quoi d’autres encore
Nous renvoient ce maudit miroir à notre sort


Ah! Les fleurs!
Nous aimons tant les fleurs, n’est-ce pas?
Elles sont si belles avec leurs robes d’apparats
Les fleurs sont si éthérées et si pures
Ce sont des anges messagers, j’en suis sûre


Photo de Suzanne Larouche


La compassion
Devant les souffrants, on en peut plus
Le cœur se chagrine et on est ému
La compassion est une grande gentillesse
Une forme d’amour sorti d’une tristesse


L’amour
L’amour existe-t-il vraiment?
Ou n’est-il que « senti-ment »?
Le cœur humain cherche son propre intérêt
Pour plusieurs, c’est cette vérité qui est


Écrire
Écrire pour crier
Dire en mots les non-dits
Écrire pour survivre
Tout dire pour guérir


Le vide
Qu’est-ce que le vide?
Ce n’est rien du tout
Dans ce vide, le silence
Et là, tout s’y trouve


La flamme
Sur une chandelle, une flamme sautille
Chancelante, elle s’étire et se tortille
Soudain, un vent de frissons passe
La flamme laisse une suie et trépasse


La grande fenêtre
Qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige… qu’importe
La fenêtre nous protège d’intempéries de toutes sortes
C’est mystérieux de regarder par la fenêtre, étant au chaud
Alors que dehors, côté temps, il ne fait pas très beau



Photo de Suzanne Larouche


Horloge
Sur l’horloge, chaque seconde défile
Sa petite main va de fil en aiguille
Il n’y a rien pour arrêter le temps
Suivons donc tout simplement le courant


Rupture
Mettre un terme à une amitié, c’est très dur
Pas le choix d’en arriver là pour tout ce que l’on endure
Tristesse, colère, déception, tout se mélange
Mais, après la tempête, avec le temps, tout s’arrange


Les cellulaires
Maudits sont les cellulaires
Ils sonnent partout leurs airs
Pourrait-on avoir un peu de silence
Bavarder autant n’a pas de sens


Piano vert
Sur les feuilles tombe la pluie
Où les gouttes pianotent leurs mélodies
Chaque feuille participe à cette harmonie
De ce concert en O, les arbres ont applaudi


Le maringouin
Dans le silence de la nuit, oh non! un son aigu
Un maringouin a trouvé par la fenêtre une fente exiguë
Celui-ci nous a vite repérés dans notre lit
Malheur! Il ne nous donnera aucun répit


Les grenouilles
En bordure d'un marais, les grenouilles coassent
Couchées sur le ventre, elles nagent à la brasse
Leurs gorges se déploient tel un ballon
Perçant grandement nos oreilles avec leurs sons


Photo de Suzanne Larouche


Rendons grâces
Rendons grâces pour tout ce que l’on a
Un tout petit merci même suffira
Soyons conscients des élans du cœur
Cette générosité mène droit au bonheur


L’âme (1)
L’âme est une entité très mystérieuse
Elle fait tout pour devenir harmonieuse
La lumière et l’amour jaillissent d’elle
Lorsqu’on l’écoute, elle nous donne des ailes


L’âme (2)
L’âme est amour
Elle ne cherche que la paix
Afin de guérir, elle doit souffrir, elle le sait
Pour émettre encore plus de lumière autour


Multiplicité
J’aimerais être sacré prêtre afin d’être plus près de Dieu
Vivre comme un moine en contemplant les hauts lieux
Devenir aussi chamane pour la guérison des souffrants
Tout cela pour réunir la paix et l’amour chez les êtres vivants


Mieux consommer ou mieux vivre?
Pour consommer des biens, il nous faut de l’argent
Et en manquer cela nous fait envier les gens
Le désir en lui seul cause tous les maux
Coupez le désir et ce sera la mort de l’ego


Pensée libre
J’aimerais pour un instant arrêter de penser
Et comme un enfant, me laisser aller
La vie serait beaucoup moins compliquée
Si on laissait vivre les gens en toute liberté


Photo de Suzanne Larouche


Un être princier (1)
Jour d’octobre, je marche le long d’un sentier
Qui mène sur le bord de la rive du Saguenay
Soudain, un aigle se pose devant moi sur un rocher
Baisse la tête et ouvre les ailes pour me saluer


Devenir princesse (2)
Éprise par autant de beauté et de finesse
Je retourne son salut, mon cœur en liesse
Je me prosterne devant cette noblesse
L’aigle part, le vent des ailes me caresse


Le 15 novembre 2008
Un soir de novembre, soudain le ciel se déchire
Venant chercher un homme en train de gémir
Dans un tourbillon, les anges viennent le cueillir
Hélas! C’est mon père qui vient de mourir


Au salon funéraire
Premier pas dans le salon funéraire
Je m’approche du cercueil de mon père
Les larmes coulent sur mes joues amères
Que c’est triste la mort d’un être cher


La vérité des yeux
Au cour d'un seul regard, tout est joué
Au fond de soi, le message est décodé
En silence, on devine que l’on est apprécié
Où bien que nous ne sommes pas désirés


Les cumulus
Dans l’azur, voilà un cygne! Non! Un cochon!
Les nuages se suivent comme des moutons
Tantôt ils bourgeonnent en choux-fleurs
Que le vent façonne, selon ses humeurs


Photo de Suzanne Larouche


Anagrammes
Neige (le froid)
Ignée (le chaud)
Génie (le génie)
Gène I (le fou)


Vent romantique
Viens-t-en le vent! Donne-moi une bise!
Souffle sur moi une bourrasque de caresses
Enveloppée de ta brise, je suis sous ton emprise
Tourbillon de mon cœur, remplis-moi d’allégresse!


Phare… à la brume
Phare de la nuit, la Pleine Lune tout autour éblouit
Ne serait-ce pas elle, la lune, le soleil de minuit?
Au travers des branches, la forêt s’éveille et s’allume
Jusqu’à ce que les rayons se dissipent dans la brume


Un ange dans le ciel
Papa, me vois-tu d’en haut?
Vois-tu mes joies et mes souffrances?
Sais-tu quelles sont mes peurs et mes errances?
Dans le silence, j’espère entendre tes mots…


À un ami
Depuis que l’on se connaît, cher ami
Tu as toujours fait partie de mes favoris
Dans ma sphère, il n'y a de perles comme toi
Qui, dans mon cœur, me remplit de joie


Les oiseaux
Aux mangeoires, les oiseaux sont nos amis
On les surveille, on se fait même du souci
Les oiseaux sont si beaux et merveilleux
Que l’on voudrait être libre comme eux


Photo de Suzanne Larouche

Pauvre reine
Je suis la reine des oiseaux
Ainsi que la reine des étoiles
Mais dans mon cœur, je suis en morceaux
Je suis pauvre, l’amour étant devenu pâle


Désir d’aimer
Le désir, ce maudit désir m’envahit
J’aimerais aimer, aimer plus fort encore
De m’abandonner à l’amour, épanouir ce corps
Car je ne veux plus voir souffrir mon ami


Solitude fusionnelle
Je suis seule, habitant mon corps
Cette chair qui me colle à la peau
Est mon unique amie jusqu’à la mort
Comment vivre avec cette chair et ces os?


Jour du soupir
Celui qui soupire n’a pas ce qu’il désire
L’adage dit vrai, faut bien en rire
Mais dans le fond, on sent quelque chose mourir
C’est qu’une partie de nous demande à guérir


Les étoiles
Dans le noir, je regarde les étoiles qui scintillent
J’aperçois qu’elles font des clins d’œil et brillent
Les étoiles sont de magnifiques points de lumière
Où chacune d’entre elles possède son propre univers


Éclipse lunaire
À l'est, la Pleine Lune se lève
Éclipse fait monter en elle une sève
Ses joues se fardent de rougeâtre
La lune et les étoiles, un grand théâtre


Photo de Suzanne Larouche


Le foulard
Il s’enroule autour du cou
Et agite ses bras au vent
Il gifle le visage parfois
Puis, dans le manteau, il va


Pour certains (1)
Au temps de Noël, voilà la fête tout autour
J’aimerais être ailleurs, sortir de chez moi
Fuir la solitude, recevoir de l’amour
Parler, manger et rire jusqu’aux éclats


Pour d’autres (2)
Au temps de Noël, voilà la fête tout autour
J’aimerais fuir d’ici et rentrer chez moi
Vivre enfin un peu de solitude avec mon amour
Moins parler et manger, laisser tomber les apparats


Perdu
Désorientée, la société ne sait plus où elle va
L’accélération fait tomber tous ses repères
La trop grande vitesse rend les gens amers
On n’a même plus le temps d’observer les dégâts


La fumée de mer
Il fait un froid de canard, un froid sibérien
Sur l’eau, des panaches de vapeur se tortillent
Des trombes d’eau vaporeuse tournent en vrilles
Parcourant le paysage à la vitesse d’un train


Pêche sur glace
Les cabanes à pêche sont tirées sur la glace cristalline
Voilà que les pêcheurs se dépêchent de pêcher en ligne
Devant leurs trous ils sont tous alignés comme il se doit
Priez pêcheurs pour une prise, devant votre croix en bois


Photo de Suzanne Larouche


Désir et aversion (1)
Le bonheur se situe entre le désir et l’aversion
Ces états vous font souffrir comme de raison
Cessez de désirer, cessez de trop rêver
Cessez de critiquer et vous en serez émerveillés


Être conscient (2)
Lorsque vous désirez, vous souffrez
Désirer devient un gouffre profond
Vivre de la colère aussi, vous souffrez
La colère ne cesse de créer de l’aversion


Vers la liberté (3)
Faire taire les désirs de tout genre : liberté
Faire taire toutes les critiques : liberté
Observer les désirs et aversions en soi
Les font évanouir et en émergera la Joie


La joie (4)
Accepter les choses telles qu’elles le sont
Se détacher du vouloir, de notre volonté
Accepter ce que l’on ne peut contrôler
Se détacher de tout résultat, mauvais ou bon


Impuissance
Que faire devant tant d’impuissance?
Que faire d’autre que de crier et de gémir?
Implorer de toutes ses forces la divine Puissance?
Il faut du courage et du lâcher-prise pour s’en sortir


La beauté
Pour bien vivre, nous avons besoin de beauté
Car elle élève l’esprit de toutes entités
La beauté fait grandir en nous l’amour
Elle nous aide à semer la gratitude autour


Photo de Suzanne Larouche


Aimez les femmes
Je demande la compassion aux hommes sensés
Comprenez que la femme est un être sacré
Fragile et vulnérable, il faut la protéger
Car c’est d’une femme que vous avez été enfanté


Reste près de moi
Toi, mon ami, que ferais-je sans toi?
Et que deviendrais-je si tu me quittais?
Je prie pour que tu sois toujours près de moi
Car j’en mourrais, si un jour tu partais


Implosion de joie
Aujourd’hui, il est dangereux d’afficher sa joie
Quand tout autour les gens vivent le désarroi
Incapables d’être heureux, ils deviennent envieux
Souhaitant que nous soyons autant malheureux qu’eux


Tous les métiers
En moi, il y a mes ancêtres qui crient
Comme si, à ce jour, ils m’avaient suivi
Sois artiste, sois naturaliste, sois écrivaine…
Le temps leur manquait, entre les neuvaines


Impasse
Ce soir, rien ne va, je suis triste
Mon cœur nage dans l’amertume
Vapeurs de mélancolie, je hume
L’amour et l’estime de soi se désistent


La rose
Reine des fleurs, la rose nous éblouit
Signe d’amour, elle est envoyée par un ami
Moi, j’aimerais être un joli papillon
Pour goûter la rose jusqu’à ses tréfonds


Photo de Suzanne Larouche


Bonheur estival
L’oiseau-mouche est un joyau de la nature
Petit amour, il nous séduit le cœur à coup sûr
Il nous rend heureux lorsqu’on l’admire
Lorsqu’il nous quitte, on est triste et on soupire


Grenouille des bois
Une grenouille chante dans le fossé
Je m’approche d’elle, enjouée
M’amuse de voir sa tête dans l'eau dépassée
M'éloignant, elle coasse pour me saluer


Pollution lumineuse
La nuit, défendons la noirceur
En éteignant toutes nos lueurs
Nous verrons alors nos étoiles
Et le firmament se dévoile


Merle déjoué
Les merles turlutent, turlutent, turlutent…
Puis, avec les vers de terre, luttent
Le ver lui s’étire, s’étire, s’étire…
Flouc! Dans son trou, il est mort de rire


Croix sur le cœur
L’amitié est une bien belle chose
Entre deux personnes, l’apothéose
Partager sa douleur et son amour
Quoi qu’il advienne, c’est pour toujours


Coucher de soleil
En fin de journée, le ciel peint un tableau
Une superbe palette de couleurs, c’est si beau
Ensemble, prenons un moment pour l’admirer
Car cet instant solennel est court et sacré


Photo de Suzanne Larouche


Se retrouver
Si je ne suis pas mes pensées
Si je ne suis pas mes émotions
Si je ne suis pas mon corps
Qui suis-je donc? Moi… enfin!


Veiller le silence
Sous un ciel nocturne, le silence
Un silence qui remplit les sens
Ne rien faire et contempler la nuit
Voyager dans l’Univers, restant assis


Diamant céleste
Je scrute au zénith les étoiles qui pétillent
Ainsi qu’au nadir, où une lumière scintille
Astre superbe et étincelant, c’est Vénus
Un diamant céleste, sur un ciel bleu de Prusse


Rafale poétique
À mes oreilles, le vent fait de la musique
Soufflant sur les arbres une ode lyrique
Je suis bercée par cette valse romantique
Du flux et des reflux de ce vent poétique


Le vent
Le vent? Il vient et il va
Parfois absent, parfois présent
Il passe, remue, secoue en sifflant
Laissant derrière lui le dégât


Seule et isolée
À la campagne, seule et isolée
Volontairement
En ville, seule et isolée
Involontairement


Photo de Suzanne Larouche


La vie en boîte
J’aime écouter la télévision
Elle informe avec ses émissions
Cependant, je dois vous avouer
Cette boîte remplace parfois l’amitié


Être à bout
Penser au suicide c’est une chose bien dommage
Et le faire cause tellement de ravages
Commettre le suicide ne mène à rien
Cependant, rien que d’y penser fait parfois du bien


Le diable au cœur
Pourquoi vouloir brutaliser la femme et la dominer?
D’où viennent cette vengeance et cette haine du cœur?
Tenez-vous à ce point que les femmes meurent?
Votre esprit de haine, intoxiqué par vos pensées


À la fin décembre
C’est le solstice d’hiver et souvent je bâille
Le soleil me manque et affecte mes humeurs
J’aimerais tant hiverner, dormir heure après heure
Tout mettre mes occupations sur la paille


Frissons divins
Couché sur la neige, le froid me glace le dos
Pendant que j’admire les étoiles tout en haut
Je sens que mon esprit lévite, attiré par le beau
Apaisée, mon âme communie, tel un dévot


Mosaïque
Glaces d’ivoire, scintillantes comme des diamants
Dérivent sur la rivière au gré des vents
Vitrail d’hiver fait d’opale et d’azur
Frangé de cristaux ornant les bordures



Photo de Suzanne Larouche


Germain me chante la pomme
Salut à toi, ange du fjord
Pensant à toi, je me sens plus fort
Tu es pour moi comme un trésor
Car ton cœur est en or!


Liberté conditionnelle
La nuit, je rêve toujours de voler
Le jour, mes ailes sont hélas coupées
Comment faire pour être plus léger
Quand des boulets retiennent mes pieds


Éloge de la lenteur
Inspirez
Expirez
Respirez
Vivez


Ici et maintenant
Le passé est passé
Le futur n’est pas là
Arrêtez vos pensées
Le présent, c’est ça


Le phare
Le pied léché par une mer écumante
La sentinelle affronte les vagues géantes
Flambeau océanique, guide des bateaux
Ta lumière danse sur la crête des eaux


Ne rien faire
Comme c’est agréable de ne rien faire
De prendre son temps pour respirer l’air
Rester assis et simplement regarder
Apprécier la vie ainsi que la beauté


Photo de Suzanne Larouche


Redevenir un enfant
Un enfant, lui, vit de la joie pure
Un adolescent, lui, vit de la confusion
Un adulte, lui, devient sérieux
Un vieillard, lui, redevient un enfant


Ego de trop
Parfois je me déteste, parfois je m’apprécie
Quelques fois, mon cœur et ma tête sont en conflit
Qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est faux?
C’est l’ego qui veut obtenir le dernier mot


Trop d’ego
Ego, espèce de salaud, tu le sais bien que je te vois
J’en ai marre de ta présence qui pèse en moi
Fiche-moi la paix, laisse-moi tranquille
Plus je te regarde, plus je te trouve inutile


Peine d’amour
Tel un soldat au front, j’aimerais me tenir debout
Pointer mon épée sur ton cœur, en joue
Quel sera mon choix? De te tuer ou de t’aimer?
Alors que toi, ton glaive d’amour m’a déjà transpercée


Seule
Seule avec ma solitude, je marche dans la nuit
Éclairée que par une faible lumière qui reluit
Mon corps erre dans les rues, mon esprit vagabonde
Ne sachant plus qui je suis dans ce bas monde


L’émerveillement
Nos yeux regardent un coucher de soleil; c’est l’aspect physique
Notre esprit se demande pourquoi il existe; c’est l’aspect intellectuel
Nos paroles le décrivent avec enthousiasme; c’est l’aspect émotif
Nous le contemplons en silence avec gratitude; c’est l’aspect spirituel


Photo de Suzanne Larouche

Amour céleste
Un croissant de lune berce Vénus
Dans le ciel devenu bleu de Prusse
À l’horizon voilà que naît l’étoile Sirius
Entre des cheveux d’ange, les cirrus


Eaux troubles
La dépression est un état horrible
Où l’on devient confus, triste et sensible
Le cœur et l’esprit sont en déséquilibre
Empêchant l’âme de devenir libre


Allô l’ordinateur
Nous disons bonjour avec un clavier
Ne donnant plus la peine de téléphoner
C’est un mode de communication manqué
On se sent de moins en moins aimé


Reniflard
Reniflant un poteau avec intensité
Le chien déverse son eau avec facilité
Sentant la jambe des gens qui passe
Je me méfierais de sa queue qui brasse


Réflexions faites
Penser à marcher
Marcher pour penser
Classer ses idées
En activant ses pieds


Rouge-gorge
Voilà qu’apparaît sur la pelouse un merle
Devant vous, un gros bedon rouge déferle
Soudain, il regarde le sol d’un œil vif
Puis tire un long ver de terre qui se rebiffe


Photo de Suzanne Larouche


Paradoxe
On m’a nommé Claudette
Pour devenir Claude-Être
De sexe masculin j’aurais dû naître
La source de tout mon mal-être


Héritage des ancêtres
Mon nom est Cormier
Prononcé Corps Nié, je refuse ma beauté
Prononcé Que Or Nié, je suis endettée
La richesse et la valeur de soi reniées


Anagrammes émotives
Écrire (jeter l’encre)
Crier (se défouler)
Cirée (les larmes sur les joues)
Rire (délivrance)


Insouciance
Pieds ballotant au bout du quai
Me prélasse un jour de mai
Le décor est beau, respire la santé
Le lac est un miroir, l’eau laquée


Junco ardoisé mort
Sur le sable, une tache de sang
Quelques plumes aussi se déplaçant
Hélas, le faucon a été sanglant
L’âme du pauvre Junco partie au vent


Parfum des églises
Un rayon de soleil perce les vitraux
Pendant que je prie, sans dire un mot
Les yeux fermés je respire l’encens
Mon âme se purifie, en ce lieu transcendant


Photo de Suzanne Larouche


Joie de corvidés
Naviguant dans des vents violents
Deux corbeaux transportés dans ses courants
Les oiseaux volent et s’amusent en paradant
Heureux d’être ensemble, la joie s’en dégageant


L’essence de la vie
Naissance, vie, mort et renaissance
Notre vie est composée de cette quintessence
Le cycle de la vie demeure un mystère
Du pourquoi de notre passage sur Terre


Frisson de feuilles
Prises dans un grand tourbillon de vent
Les feuilles dansent en rond et tournoient
Tourbillonnant, ce carrousel est amusant
Puis tout cesse, les feuilles s’éparpillant


Statut de femme
Femme, épouse ou mère
Ce sont tous des rôles amers
Qui a pour seul but de plaire
Tant d’étiquettes à défaire


Chaud/Froid
Le soir, j’enfile les pyjamas
Au coucher, je mets aussi des bas
La nuit, j’ai chaud, j’enlève tout ça
Le matin, glacée, où sont mes pyjamas?


Noblesse de montagne
Tu te dresses devant moi, citadelle de la terre
Minuscule à tes pieds, je ne suis que poussière
Ton immensité magnétise, tu es d’une noblesse
En te contemplant, tous mes espoirs renaissent



Photo de Suzanne Larouche


Procrastination du gouvernement
Pro (professionnels)
Crasse (corruption)
P’tit (petit)
Nation (peuple)


Violette africaine
Corolle de feuilles en forme de cœur
La violette offre du pur bonheur
Bleue, mauve, rose ou blanche
Ses fleurs sur notre doigt penchent


Triste marche
Sur mon chemin, je vois des rebus partout
Dans les fossés, des bouteilles de bière surtout
Comment diable se concentrer sur la beauté
Lorsque jonchent au sol plein de saletés


Signe du Verseau (verse-eau)
Un vieillard sage se dirige vers son seau
Et sur la Terre, déverse son eau
Fluide cosmique afin de faire le saut
Et rentrer dans l’ère du Verseau


La tête dans les nuages
Levez la tête et regardez le ciel
Aimez les nuages qui couvrent le soleil
Car il faut avouer qu’un ciel bleu éternel
Serait certainement d’un ennui mortel


Les nuages
Les nuages arrivent sous différents apparats
Rouleaux, cheveux d’ange ou bourgeonnements
Parfois, ils s’étalent en un long drap gris
Puis, on s’exclame : Oh! Misère! Voilà la pluie


Photo de Suzanne Larouche


La cinquantaine
Comment faire pour être plus belle
Lorsque l’âge est sans appel
Briser le miroir ou briser l’image
Le regard intérieur serait plus sage


Je serai heureuse quand…
Le vouloir est un piège
Jamais le désir ne s’allège
Ce que l’on veut nous fait souffrir
Après la joie on doit courir


Sommeil fugitif
Sommeil, sommeil, où es-tu?
Je suis sur le dos, cheveux crépus
Mes yeux sont rivés ver le haut
Et regarde le noir sans dire un mot


Merci de me retrouver
Il y a des jours où les grâces arrivent
Où les amitiés perdues survivent
Le plaisir d’entendre à nouveau leur voix
Me remplissent le cœur d’une grande joie


Derniers instants d’un Durbec des sapins
Au pas de ma porte, un Durbec se meurt
Semblant chercher le réconfort et la chaleur
M’ayant choisi pour que ses souffrances s’allègent
Après mes prières, il est étendu mort, sur la neige


Rayons de lune
Pleine et forte est la lune ce soir
Ses rayons illuminent le ciel noir
À ce point que le sommeil peine à venir
Fermez cette lampe que je puisse dormir!


Photo de Suzanne Larouche


Mal a dit
Horrible parfois est le destin
Lorsque survient le cancer du sein
Que sera fait de demain?
Et qu’adviendra-t-il des miens?


Clavier en ligne
Communiquer avec un clavier
Passer son temps à se cacher
Est-ce que c'est cela communiquer?
Où est-ce plutôt un vice caché?


Essoufflée
Il y a tant de souffrance autour
Comment faire pour offrir mon amour?
Parfois, j’ai besoin d’aide à mon tour
Mon cœur et mon corps deviennent lourds


Simplicité volontaire
Simplifier sa vie
Et dire à la vie merci
Fais qu’on sourit
D’être sans soucis


Prière d’un glouton
Maudits soient les bons desserts
Qui mettent mon estomac à l’envers
Le visage subitement se teint en vert
L’abstinence, thème de mes prières


Le grand arbre
Toi, le noble, le géant de la forêt
J’admire ta solidité autant que ta beauté
De mes mains, j’effleure ton écorce craquelée
Et écoute le chant de tes feuilles en sonnets


Photo de Suzanne Larouche


Étoiles célestes
Le firmament est un tableau d’ardoise
Crayonné d’étoiles filantes qui se croisent
Étincelles d’espoir, message de lumière
Envoyé par les âmes de la Haute Sphère


Prélude au printemps
Sur le chemin de gravier, un filet d’eau ruisselle
Soudain, sa musique envoûtante, m’interpelle
Penchée, je trempe un doigt dans le courant
Le doigt chatouillé, je souris comme un enfant


Panne d’inspiration
J’attends l’inspiration, mais rien ne vient
Je sonde aussi mon univers, mais rien de rien
Je veux écrire, mes canaux étant ouverts
Mais les signaux sont absents, il m’appert


Chiens maternés
Aujourd’hui, les chiens ne sont plus des chiens
Hélas, nous les traitons comme des humains
Vêtements, colliers et pantoufles en denim
Tout en leur parlant en un langage enfantin


Se faire une cuite
Oh! Comme j’aimerais être seule
Et dans la nuit me soûler la gueule
De vivre une parfaite insouciance
Et faire voler en éclats mes carences


Art hivernal
Cette nuit, sur la fenêtre de ma chambre à coucher
Un ange a peint de ses ailes une fresque givrée
Feuillages en dentelle, magnifique vitrail argenté
Cette oeuvre cristalline est d’une sublime beauté



Photo de Suzanne Larouche


Se chercher
J’écris pour crier
Je peins pour me dépeindre
J’observe pour mieux m’observer
Voilà ma quête intérieure


Fruits du Cormier
Tout comme l'arbre, je suis un Cormier
Je donne plein de fruits au monde entier
L'expérience de vie vécue des années passées
On fait de moi un être plus serein et équilibré


Photo de Claudette Cormier




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